« Mon père est femme de ménage » (éditions Léo Scheer). Toute la réalité tragi-comique de ce titre, vous la retrouverez dans le second roman de Saphia Azzedine, petit chef d’œuvre de vacherie cousue main. Genre affreux, sales et méchants – mais émouvants.
Un ado de 14 ans, petit Blanc faisant exception dans sa cité Beurs-Blacks, a une mère paralysée qui passe sa vie au lit à se goinfrer de chips et de séries TV débiles, et un père qu’il adore, mais dont le métier lui colle la honte.
Il apprend dans les livres tout ce que ses parents et ses copains ne savent pas, mais reste ignare en matière de sexe, même si le sien commence à se dresser à tout bout de champ… Cette chronique socio-familiale, aussi tendre qu’impertinente, est une vraie réussite.
Son auteure, ex fiancée de Jamel Debbouze, et dont le 1er roman « Confidences à Allah » a été adapté au théâtre (joué entre autres au festival d’Avignon cet été), est elle aussi une spécialiste de la formule-qui-tue et du grand cœur emballé dans une peau de vache…

Gilles Chenaille