« Le Boucher », écrit en une semaine alors qu’elle était étudiante pour participer à un concours de littérature érotique, avait alors défrayé la chronique et inspiré son surnom de Marquise de Sade. Citons également le scato-politique « Poupée, anale nationale », qui fit aussi scandale. Et aujourd’hui, avec « Souviens-toi de vivre » (éditions Presses de la Renaissance), Alina Reyes ose une chose inconcevable en 2010 : écrire un roman qui parle du Christ.
Est-elle tombée sur la tête ?
Non, sur le cœur.
Car pour la narratrice, danseuse au corps bouillant et aux nombreux amants, la plus grande frustration créée par la société n’est pas la mise en cage du sexe, mais celle de l’âme. Elle souffre de la petitesse de nos vies. Rencontre Jésus et ses apôtres au bord de la Seine, et les suit à travers la France, jusqu’à la crucifixion, la mort, la résurrection.
Marie-Madeleine des temps nouveaux, la voilà amoureuse du Christ. Religieusement, affectivement, et peut-être plus.
Portée par un lyrisme visionnaire et un style magnifique, Reyes nous bouleverse. Alors, quelle que soit notre confession, on s’incline en murmurant : « Alina, je croix en toi ».
Gilles Chenaille
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