“Les Merveilles” de Claire Castillon (éditions Grasset)
A treize ans, horrifiée par la brutale stupidité de son père (un beauf, un vrai), elle passe ses nerfs sur sa mère à coups de marteau. Puis elle allume un ami de la famille, plouc viriloïde qui la dépucèlera sans vergogne.
Après ce début enchanteur dans la vie d’adulte, mariage à dix-huit ans avec un pizzaiolo simplet, naissance d’un enfant, et double vie fumeuse : maman modèle le soir, prostituée dans la journée (elle part le matin soi-disant pour faire des ménages, mais va en fait « puter » comme escort girl).
Ca finira très mâle. Claire Castillon, dont on connaît la talentueuse noirceur et l’abrupte originalité, extrait de ce fait divers sordide le chant poignant de la liberté et de l’amour contrariés.
Pour info, l’auteure a posté cette phrase sur sa page Facebook :
« Je n’écris pour personne, sur rien, j’écris, c’est tout. Je n’écris pas non plus pour être comprise. »
Et pan !
En la lisant, on comprend tout de suite que sur Facebook, elle ne plaisantait pas.
Dans son livre non plus.
Lequel, à défaut d’être merveilleux – on n’est pas ici dans les bisounours – est formidable.
Gilles Chenaille
(photo Sipa)
autre version de cet article parue dans Marie Claire, sur cette page
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